50.000 ; D’après les données collectées par LinkedIn c’est le nombre de compétences professionnelles recensées dans le monde aujourd’hui. En tant que recruteur, il n’est pas facile, de s’y retrouver dans les termes utilisés : Soft Skills, Hard Skills et même de Mad Skills sont sur toutes les lèvres ! Mais savez-vous réellement ce que c’est ?  On fait le point dans cet article sur ces compétences, leur importance, leur différence et leur utilité ! 

Soft Skills, Hard Skills, Mad Skills… définitions

La segmentation des compétences arrive en France avec une volonté de changer les méthodes de recrutement.

Les Hard Skills que l’on peut traduire littéralement par « compétences dures » sont en bon français « compétences techniques ou académiques », c’est-à-dire les compétences que l’on acquière à l’école, en formation supérieure ou tout au long de sa carrière. Elles sont facilement identifiables car souvent corrélées avec un diplôme. En France, les hard skills restent encore pour beaucoup recruteurs LE motif premier de l’embauche.

Les soft skills ou « compétences douces » sont plus difficilement appréciables en entretien. Il s’agit de compétences comportementales, transversales ou encore humaines. Contrairement aux idées reçues, les soft skills peuvent s’acquérir et se pratiquer au quotidien, exactement comme un exercice sportif.

Venues de la Silicon Valley, le berceau de l’innovation technologique mondiale, on entend parler depuis maintenant 3 ans de Mad Skills. Traduction : « compétences folles ». Vous vous dites, qu’est-ce que c’est encore ? Il s’agit en réalité tout simplement de l’analyse des compétences singulières, atypiques d’un candidat, souvent reflétées par leurs loisirs, leurs passions et même par leur parcours (chômage, maladie par exemple)… L’important pour un candidat est de pouvoir transposer ses mad skills au monde du travail !

Focus sur les Soft Skills

Imaginé pendant la guerre du Vietnam par un officier de l’armée américaine qui s’interrogeait sur la formation des soldats, le terme soft skills apparait pour la 1ère fois en 1972 lors d’un congrès du commandement des forces armées. En France, il a fallu attendre les années 2000 pour voir ce terme anglophone intégrer le vocabulaire RH. Pourtant encore aujourd’hui, il reste méconnu de près de 70% des salariés (Selon l’étude OpinionWay « Les salariés et les soft skills » réalisée en mars 2020).

Quelles sont les soft skills les plus recherchées par les entreprises ?

D’après une étude du World Economic Forum réalisée dans 15 pays, 7 compétences douces sont plébiscitées pour réussir (d’après eux) dans n’importe quel domaine et à n’importe quel niveau. C’est peut-être un peu ambitieux, mais ces compétences sont dans les faits assez classiques. Prenons les 3 principales :

  • L’intelligence émotionnelle: Elle détermine la relation aux autres, la capacité d’une personne à se mettre à la place des autres et sa capacité à établir des relations. Elle est très importante dans le management ou le travail en équipe, dans le réseautage, et bien sûr dans la relation client. L’empathie, l’écoute font partie de l’intelligence émotionnelle,
  • La communication: Être un bon communiquant n’est pas donné à tout le monde, et pourtant quel que soit le niveau de poste, savoir communiquer, faire des feedbacks, est indispensable de nos jours,
  • La prise de décision: Là encore, il n’est pas nécessaire d’avoir un poste très élevé dans l’organisation pour savoir prendre des décisions. Le pire pour une entreprise est d’avoir des collaborateurs qui procrastinent, qui repoussent sans cesse la moindre petite décision. Bref savoir faire des choix … et les assumer ensuite est une qualité très recherchée.

Si l’on regarde maintenant la même étude au niveau franco-français, il est intéressant de voir que les soft skills recherchées sont légèrement différentes. Wesuggest et Parlons RH se sont associés pour réaliser le « Baromètre soft Skills 2022 » :

  • La 1ère compétence recherchée est l’esprit d’équipe et la capacité à travailler en équipe (69%),
  • La 2nde est la capacité à s’adapter à son environnement et aux changements (67%),
  • Et la 3ème, comme pour le baromètre international, est la communication (60%).

Ce que l’on retient de cette étude française est surtout que les compétences cognitives et conceptuelles sont les parentes pauvres des soft skills, alors qu’elles en relèvent pleinement. La créativité (20%), l’autonomie (31%) et la capacité d’apprentissage (26%) arrivent loin derrière alors qu’elles sont cruciales chez les collaborateurs et souvent promues par les entreprises dans leur discours de marque employeur.

En tant que recruteur, comment évaluer les soft skills ?

Autant les hard skills sont assez faciles à évaluer car souvent liées à un diplôme ou un certificat, il est plus compliqué d’évaluer les compétences comportementales d’un candidat. Cependant il existe quelques outils :

  • Commençons par le traditionnel Bilan de personnalité: Il permet dans le cadre d’un processus de recrutement d’évaluer l’adéquation du candidat à un poste au regard de compétences clés définies en amont par l’entreprise. Le problème : ces tests sont facilement faussés par un candidat bien entrainé,
  • Pourquoi ne pas faire preuve d’un peu d’originalité, et mettre les candidats en situation lors d’un Escape game grandeur nature ? Une telle mise en situation permet au recruteur d’évaluer de nombreux aspects de la personnalité des candidats : esprit d’équipe, capacité d’écoute, de réflexion, résistance au stress, communication, sens de l’organisation, leadership… Ce jeu d’évasion permet de casser les codes du recrutement mais devra certainement être associé à un parcours de recrutement plus « classique ».

Soft Skills : Quels enjeux pour l’entreprise ?

Le monde du travail évolue et évolue très vite : A l’heure des chatbot, de l’intelligence artificielle, du télétravail, de la création perpétuelle de nouveaux postes liés à ces nouvelles technologies… remettre les valeurs humaines au centre du recrutement semble être une tendance qui a de l’avenir.

  • Recruter un candidat qui possède une personnalité en adéquation avec les valeurs d’une entreprise, c’est un gage de performance ;
  • Partager la culture d’entreprise et se sentir bien dans son environnement de travail est un facteur de motivation.
  • Avoir des compétences comportementales clés pour évoluer dans son poste et au sein d’une équipe, c’est aujourd’hui l’assurance d’un recrutement réussi. Seuls 11% des erreurs de recrutement sont liés à un manque de compétences techniques.

La richesse humaine s’impose comme LE levier de réussite des entreprises et de conduite du changement. Pas de souplesse sans résilience, intelligence émotionnelle ou esprit d’équipe !

Les soft skills apparaissent donc comme une ressource si stratégique que le « reskilling » ou « upskilling » (c’est-à-dire la montée en compétences des collaborateurs via de la formation ou du coaching professionnel) sont considérés comme l’un des investissements les plus rentables pour une entreprise, selon une étude réalisée par McKinsey. Il est donc vital pour une entreprise de suivre ces soft skills via un SIRH.

Entre Hard, Soft et Mad skills, laquelle est la plus importante ?

On pourrait croire que les compétences techniques sont les plus importantes. Evidemment sur certains postes tels que des postes d’ingénieurs, les hard skills sont indispensables. Mais à CV équivalent, les compétences transverses feront faire la différence.

Est-ce que cela veut dire que les Mad Skills ne servent à rien ? Bien au contraire : Elles vont être utiles car elles vont permettre au futur employé de réfléchir en dehors du cadre et dans l’environnement actuel cela peut être très utile.

En résumé aucune de ces compétences n’est plus importante que l’autre.

Ce qui compte c’est l’équilibre entre les 3 !