Crosstalent a interrogé en mars-avril 2017 ses partenaires et interlocuteurs RH sur le thème d’actualité qui constituent les entretiens périodiques.

Les entretiens annuels d’évaluation font depuis quelque temps l’objet de critiques, de la part de DRH en exercice comme de la part d’« observateurs » (universitaires, consultants…). Au-delà de la chronique de leur mort annoncée, de grandes comme de moyennes entreprises s’interrogent sur un renouveau possible, imaginent des pratiques revisitées, testent ou questionnent alentour sur d’autres manières de procéder.

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Tous les répondants, que nous remercions ici vivement, déclarent que leur entreprise pratique les entretiens d’évaluation.

Que nous révèle l’enquête Crosstalent ?

La pratique des entretiens a encore de beaux jours devant elle. Pour seulement 15% des répondants les entretiens annuels sont désormais une pratique dépassée, tandis que 35% précisent ne pas vouloir jeter le bébé avec l’eau du bain.

Pour autant 75% de nos interlocuteurs envisagent de faire évoluer leurs pratiques d’évaluation d’ici un à trois ans.

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Qu’évalue-t-on ?

La réalisation d’objectifs fixés l’année précédente constitue l’objet principal de l’évaluation annuelle (95%). Suivent l’évaluation des compétences mises en œuvre sur le poste (75%) et l’atteinte de résultats (70%) appréciée en fonction d’échéances et d’indicateurs arrêtés préalablement.

Source d’étonnement, pour notre part, 80% concluent un entretien d’évaluation par une note globale ou un positionnement global sur une échelle.

Pourquoi évaluer ?

Pour un répondant sur deux, les évaluations sont utilisées pour asseoir une décision de révision salariale ou d’attribution d’une part variable de rémunération.

Si les autres utilisations concrètes des entretiens d’évaluation ne sont pas précisées, la possibilité de les prendre en compte pour faire évoluer l’organisation et les conditions de travail est loin d’être plébiscitée (20%).

Question subsidiaire que nous n’avons pas osé poser : « toutes ces évaluations sont-elles vraiment toujours exploitées ? »

Autres sources d’étonnement

  • Seulement 40% des entreprises répondantes mènent des entretiens spécifiques pour les salariés sous convention de forfait jours.

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  • Moins de 1 répondant sur 3 déclare utiliser un référentiel de compétences.
  • Près de 80% d’entre eux admettent n’évaluer, via des entretiens, ni les performances collectives, ni les compétences collectives.
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Et en termes d’outils ?

Dans moins de 1 entreprise répondante sur 2 la Fonction RH donne accès à chacun de ses salariés, via un Portail RH, à ses comptes rendus d’entretiens (d’évaluation, professionnels ou autres).

60% utilisent une application dédiée achetée à un éditeur de solutions informatisées. Mais dans un cas sur deux cette application ne communique pas (encore ?) avec les autres modules de SIRH.

Seulement 11% des répondants bénéficient d’une remontée automatique dans leurs supports de revue de personnel/revues des talents, de leurs évaluations et des commentaires recueillis préalablement grâce aux entretiens.

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Verbatim

« Après avoir dématérialisé les entretiens d’évaluation en janvier 2016, mis en place les entretiens professionnels en avril 2016, nous dématérialiserons en avril 2017 les entretiens de suivi (période d’essai, mobilité, fin CDD/CDI)… »

 « L’EP est une bonne idée, il s’intègre parfaitement dans l’accord GPEC, encore faut-il avoir le temps de bien former les managers et surtout, avoir ensuite des programmes de formation et de mobilité à la hauteur des attentes… Les communications sur VAE, CPF, CQP… sont faites en dehors de cet entretien car trop complexes pour le manager. »

« Des entretiens davantage liés aux missions, aux projets, sans périodicité fixe et uniforme »

« Je m’interroge effectivement sur la pratique de l’entretien annuel ; pour aller plutôt vers du feedback régulier. »