La crise COVID a indéniablement rebattu les cartes de la vie en entreprise.

Le développement du télétravail, l’isolement familial dû au confinement, ont permis aux collaborateurs de se recentrer sur certaines priorités, et pour la plupart de se souvenir qu’il n’y a pas que le travail dans la vie.

Aussi, si la qualité de vie au travail est dans toutes les bouches depuis une dizaine d’années maintenant, les employeurs ont pris conscience, grâce à la pandémie, qu’il ne suffisait désormais plus d’en parler, il fallait agir.

Nous assistons à un changement radical de paradigme.

La santé mentale des collaborateurs en entreprise est donc au centre de toutes les attentions et permettre à ses collaborateurs de concilier vie professionnelle et vie familiale (personnelle) est le nouveau challenge de toute entreprise souhaitant être attractive.

Lorsque l’on interroge les salariés, après plus de 2 ans de crise sanitaire, il est très clair que leur vision de l’entreprise a indéniablement changé.

Un sondage réalisé par l’IFOP (Institut Français d’Opinion Publique) révèle que la crise sanitaire a profondément modifié la représentation du travail des salariés. Ainsi, 58 % des employés ont une autre vision de leur travail depuis la crise. Avec 81 % des employés qui hissent le bien-être au travail au premier rang de leurs attentes, ce levier est, comme précédemment indiqué, un enjeu prioritaire et stratégique pour les entreprises.

Ce sondage montre également une volonté de changement sur l’organisation du travail des salariés. Ainsi, 50 % des salariés sondés souhaitent mieux concilier vie professionnelle et vie privée, 41 % d’entre eux souhaitent changer de rythme de travail et 30 % voudraient plus de télétravail.

Réussir à préserver la santé mentale de ses collaborateurs, c’est donc avant tout être à leur écoute.

Mais comment s’y prendre et que développer ?

Ces dernières années, nous avons assisté à la mise en place de lieux de convivialité au sein des entreprises. Les baby-foots, les fauteuils relaxants, les massages gratuits, les salles de pause modernes aux coloris acidulés ont pullulé. Il fallait en proposer toujours plus pour séduire les collaborateurs et leur offrir qualité de vie et bien-être au travail.

Mais peut-être que tout ne se joue pas uniquement au sein de l’entreprise, peut-être que la préservation de la santé mentale de vos collaborateurs s’effectue grâce à un savant mélange entre convivialité entre collègues, réunions d’équipe en présentiel, team building et respirations en dehors de l’entreprise ?

Ainsi, voici 5 idées à étudier afin de préserver la santé mentale de vos collaborateurs :

Favoriser le télétravail

Si le télétravail a été subi par les salariés pendant la crise COVID, force est de constater que la plupart de ceux qui ont pu en bénéficier, ont trouvé en lui, un avantage indéniable. Certes, il a fallu trouver son rythme et son organisation, apprivoiser ce nouveau mode de travail et le faire sien, mais une fois trouvée ; quel bonheur de pouvoir travailler de chez soi ! D’éviter les embouteillages et la folie des transports en commun ! De pouvoir se lever un peu plus tard et de profiter davantage de ses soirées en famille.

Il est clair cependant que le but poursuivi par les employeurs durant la pandémie était avant tout la continuité de service et non le bien-être de ses salariés. Et si tout cela n’était pas incompatible. Pourquoi ne pas faire d’une pierre deux coups ? Il semble que les entreprises l’aient compris. De nombreux accords d’entreprise sur le télétravail ont été négociés récemment ou sont en cours de négociation.

Car difficile pour chacun d’entre nous de faire marche arrière après avoir bénéficié de cet avantage.

Favoriser le télétravail (1 à 2 jours par semaine) constitue bien, aujourd’hui, un levier non seulement d’attractivité de l’entreprise lors des recrutements, mais également de préservation de la santé mentale de nos collaborateurs en permettant de concilier vie professionnelle et vie personnelle.

Travailler moins afin d’alléger la charge mentale

C’est le choix opéré notamment par la marque de prêt-à-porter espagnole DESIGUAL : offrir le vendredi non travaillé à ses 500 collaborateurs ! En effet, le gouvernement espagnol souhaite expérimenter la semaine des 4 jours de travail. Cette expérimentation va se dérouler sur 3 ans, et va concerner près de 200 entreprises volontaires pour franchir le pas.

D’autres pays pourraient également se lancer dans cette aventure. Les Belges y réfléchissent, et certains candidats à l’élection présidentielle française l’ont évoqué dans leur programme. Le but : permettre aux salariés d’améliorer l’équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle.

Et un salarié heureux est un salarié plus performant ; et un salarié performant fait gagner plus d’argent à l’entreprise. Il s’agit donc d’une organisation gagnant/gagnant. L’entreprise MICROSOFT Japon a fait un gain de productivité de 40% en instaurant la semaine de 4 jours ! Attention toutefois à ne pas pressuriser nos collaborateurs et à vouloir leur faire faire la même quantité de travail sur une durée réduite.

Faciliter la vie de ses collaborateurs au quotidien

Il est exact qu’il peut parfois être compliqué de concilier un emploi à temps complet avec une organisation familiale et personnelle. Nos weekends, qui devraient être avant tout des moments de détente, permettant de se ressourcer et de recharger les batteries, tournent très souvent en marathon. Il faut jongler entre courses, ménage, repassage, rendez-vous médicaux, coiffeur, salle de sport… encore un challenge !

Certaines entreprises l’ont parfaitement compris et ont décidé de tout mettre en œuvre afin de faciliter la vie de leurs collaborateurs au quotidien. Ainsi, il n’est plus rare de trouver au sein des entreprises franciliennes notamment des services de teinturerie et pressing, de coiffeurs, et de conciergerie au sein même de leurs locaux.

Certaines entreprises ont même opté pour la crèche ou la garderie d’entreprise. Il est indéniable que pour ces entreprises, on assiste à un accroissement de leur attractivité, à une fidélisation de leur personnel, voire à une réduction de l’absentéisme.

Permettre à ses collaborateurs de faire des pauses dans leur carrière

On connaît tous le congé sabbatique qui permet au salarié de s’octroyer une bouffée d’oxygène dans sa carrière. Il permet en effet au salarié, sous conditions d’ancienneté et d’activité, de suspendre son contrat de travail afin de réaliser un projet personnel. Attention, le contrat de travail étant suspendu, aucune rémunération n’est due par l’employeur. Par conséquent, il est souvent peu utilisé, bien que bénéfique pour reprendre son souffle.

Dans certaines entreprises, tout salarié de plus de dix ans d’ancienneté, donc en milieu de carrière, peut désormais demander à bénéficier d’un congé de 3 à 12 mois pour au choix, travailler dans une PME ou une start-up, enseigner, participer à un projet de recherche, se former sur un sujet sans rapport avec son activité professionnelle ou même s’engager dans une association. Il s’agit d’un dispositif de respiration qui a pour but de remobiliser et de remotiver les collaborateurs du groupe.

Pendant cette période, le salarié sera rémunéré à hauteur de 70% de son salaire.

Impliquer les collaborateurs dans les prises de décisions : le retour du management participatif afin de retrouver du sens

Trouver du sens à son travail est indispensable pour la santé mentale. Cela permet de maintenir la motivation, le sentiment d’utilité et de comprendre ce que l’on fait.

Ce sentiment semble s’être encore accentué avec la crise COVID. Il semble que les individus aient tous revu leurs priorités, et aient de plus en plus de mal à se contenter de choses peu épanouissantes.

On veut s’épanouir pleinement partout. Nos collaborateurs veulent de la qualité. Et pour les aider à la retrouver, rien de tel que de pratiquer à nouveau le management participatif !

Le management participatif permet d’impliquer les salariés dans le processus de décisions, de la résolution de problèmes. On mise sur l’intelligence collective. Ce type de management permet à la fois de donner du sens, et de maintenir l’attractivité, de fidéliser et d’intégrer ses salariés.

Le manager devra apprendre à écouter, car les salariés doivent sentir que leurs idées seront au moins étudiées à défaut d’être mise en application si elles ne sont pas compatibles avec l’organisation de l’entreprise. Il doit également avoir des capacités à déléguer et faire confiance à ses collaborateurs. Et évidemment savoir communiquer.

Certains choisiront ainsi d’animer des réunions hebdomadaires, d’autres de mettre en place des briefings de débuts de postes ce qui permettra de créer du lien et de maintenir la communication au sein de l’équipe. C’est un dispositif qui permet de créer une meilleure ambiance de travail, les salariés se sentent écoutés, reconnus et valorisés.

Pour conclure, la pandémie semble avoir modifié le monde du travail en profondeur. Les attentes des collaborateurs ne sont plus les mêmes et nous devons nous y adapter. Le retour en entreprise est pour certains douloureux psychologiquement, et nous devons, en tant qu’employeur, y être attentif. L’une de nos obligations n’est-elle pas de préserver la santé physique et mentale de chacun de nos collaborateurs ?