Les professionnels des RH, tout comme l’ensemble des acteurs du monde du travail, ont vu les politiques de recrutement évoluer lentement, mais sûrement, au cours de cette dernière décennie. Entre l’arrivée des nouvelles générations (les millennials, puis la génération Z) et le développement des réseaux sociaux, les bonnes vieilles recettes du recrutement ont commencé à s’épuiser.

Et si la crise que nous venons de traverser a largement impacté le monde du recrutement sur la période 2020, notamment avec une forte baisse de l’emploi en France, les premiers mois de l’année 2021 ont vu les embauches repartir fortement à la hausse avec plus de 785 000 DPAE enregistrées par l’URSSAF au cours du mois de mai et plus de 900 000 offres d’emploi déposées sur le site du Pôle Emploi depuis le mois de septembre 2021.

Mais cette reprise s’accompagne de nouvelles tensions et de nouvelles difficultés de recrutement pour les employeurs. En effet, selon une étude de l’APEC 58% des entreprises ayant embauché un cadre au cours du second trimestre 2021, ont déclaré ces derniers difficiles à réaliser. À cela s’ajoute l’accélération inédite de la transformation des politiques de recrutement suite aux différentes périodes de confinement que nous avons connu.

Mais quelles sont ces évolutions exactement ? Comment les entreprises peuvent-elles se différencier de leurs concurrents et attirer à elles les meilleurs profils ?

Les grandes évolutions en matière de recrutement en 2021

Malgré des chiffres du chômage qui restent élevés (environ 8% de la population active), les recruteurs témoignent de leurs difficultés à recruter des candidats ayant un profil qualifié et en adéquation avec leurs attentes.

Selon une étude menée en 2020 par CEB France/SHL 30% des candidats ne concrétiseraient pas leurs candidatures suite à un processus de recrutement trop long et fastidieux. De même, une enquête menée par le cabinet de recrutement Michael Page démontre que les candidats cherchent à donner un sens à leurs carrières, qu’ils souhaitent s’intégrer au sein d’une entreprise susceptible de leur apporter quelque chose, mais qui soit aussi en cohérence avec leurs valeurs.

Devant ce constat, les recruteurs et les entreprises en général ne peuvent que s’adapter à ces évolutions et entamer leur transformation. Mais quelles sont les grandes tendances du recrutement en 2021 ? Quelles sont les attentes des candidats, mais également des entreprises ? Car si la crise sanitaire a impacté les attentes des travailleurs, elle a également révélé de nouveaux besoins pour les entreprises.

L’expansion du développement de la marque employeur et de l’expérience candidat.

Aujourd’hui, avec l’avènement d’Internet, les réputations se font et se défont parfois d’un simple clic. Or, l’image qu’elles renvoient est désormais capitale pour les entreprises. Selon une étude menée par LINK HUMANS 83% des candidatures ayant abouti ont débuté par une recherche Internet de la part du candidat sur l’entreprise concernée.

Si miser sur le déploiement de sa marque employeur permet aux entreprises d’attirer un plus grand nombre de candidatures qualifiées, à très qualifiées (près de 50%), elle est également un excellent levier de diminution des coûts de recrutement pour les entreprises. Puisque ce sont les candidats qui viendront à elles et non elles qui devront les chercher.

Pour développer sa marque employeur, les entreprises disposent de divers leviers d’action, tels que : la valorisation de leur image publique via leur site Internet et leurs réseaux sociaux, s’engager dans une démarche RSE et écoresponsable, favoriser le bien-être au travail de leurs employés, mais aussi et surtout soigner leur expérience candidat.

L’expérience candidat est aujourd’hui primordiale, car un candidat mécontent de son parcours de recrutement au sein d’une entreprise n’hésitera pas à en faire part à son entourage.

Réactivité et image positive sont désormais des familiers du langage du recrutement.

L’importance accrue des softskills et des compétences transversales.

La définition d’un profil qualifié ne dépend plus seulement des compétences techniques des candidats. Si la notion de softskills avait déjà fait une première percée parmi les start-ups et les entreprises les plus innovantes, elle est désormais un incontournable lors des process de recrutement.

Depuis la crise, 62% des managers se disent prêts à embaucher un candidat en grande partie sur la base de ses compétences comportementales et transversales.

En plus des savoirs-être ayant été les plus plébiscités ces derniers mois (adaptabilité, réactivité, résilience, etc.), les évolutions constantes des compétences techniques favorisent cet état de fait. Puisqu’avec le progrès incessant de la technologie, les salariés étant à même de s’adapter rapidement au changement et/ou d’assumer diverses casquettes seront les plus à même d’accompagner les entreprises sur le chemin de la réussite.

La multiplication des canaux de communication et de recrutement.

Pour recruter en 2021, encore faut-il être à même de se faire connaître des candidats.

Comme évoqué lors de notre introduction près de 30% des candidats abandonnent leurs démarches suite à un process qu’ils jugent trop long et laborieux. Si les sites d’emplois classiques restent l’une des vitrines les plus utilisées par les entreprises et les candidats, près de 79% des candidats de moins de 35 ans se servent, eux, des réseaux sociaux et de leurs téléphones pour mener à bien leurs recherches d’emploi.

Ainsi, les entreprises d’aujourd’hui et de demain ne pourront plus se passer des réseaux sociaux pour relayer leurs annonces. En plus de leurs pages réseaux, les entreprises doivent également investir du temps et des moyens auprès de leur site Internet afin de permettre les candidatures simplifiées en ligne, mais également d’ouvrir leurs pages au format mobile pour qu’elles puissent être consultables depuis un Smartphone.

Le grand retour de la cooptation.

Recruter le bon candidat, au bon moment et sur le bon poste, c’est l’objectif de toutes entreprises et de tous recruteurs ; et plus particulièrement encore lorsque l’on connaît le coût et les conséquences d’un recrutement « raté ».

Toutefois, trouver le bon candidat n’est pas aussi évident que cela et le garder encore moins. Il existe pourtant un canal de recrutement qui représente à lui seul 40% des recrutements réussis, malgré un poids plus que léger dans la balance des outils de recrutement (10% seulement). Il s’agit de la cooptation, aussi connu sous le nom du recrutement collaboratif.

Impliquer ses collaborateurs dans le process de recrutement apporte de nombreux avantages, comme :

  • Des candidats qui se sentent plus impliqués et investis dans leurs démarches.
  • Des profils ciblés et diversifiés qui ne seraient peut-être pas attardés sur votre annonce.
  • Un impact positif sur l’expérience collaborateur.

Vers une digitalisation de plus en plus poussée du recrutement.

Les recrutements d’aujourd’hui doivent également s’appuyer sur les outils d’aujourd’hui.
Par exemple, recourir à un ATS est un excellent moyen de valoriser sa marque employeur : diffusion des annonces sur de multiples canaux, centralisation des candidatures sur un seul et même outil, envoi d’email de réponse automatisée, …

Mais au-delà de l’utilisation d’un logiciel de recrutement, les recruteurs doivent s’adapter aux mœurs et usages des nouvelles générations tels que les entretiens téléphoniques et/ou vidéos. Depuis l’expansion du télétravail, la distance n’est plus un frein en matière de travail ; elle ne doit donc plus l’être en termes de recrutement.